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L'Ouest de Madagascar

Présentation : l’Ouest

Présentation : l’Ouest

    Le Grand Ouest malgache, où la savane herbeuse gagne peu à peu sur la forêt décidue s’identifie à un vaste bassin sédimentaire qui est, d’est en ouest, secondaire, tertiaire et quaternaire.

    Ainsi, de remarquables plateaux calcaires ou basaltiques – les causses du Kelifely au nord du Bongolava et ceux du Bemaraha au nord de la Tsiribihina (avec ses grands lapiez, ou tsingy) – s’étendent à l’est des plaines côtières où les deltas des grands fleuves ( Sofia, Betsiboka, Mahavavy-Sud, Manambolo, Tsiribihina et Morondava ) et quelques grandes vasières à mangrove viennent interrompre une ligne de magnifiques plages protégées par des récifs coralliens.

    Une saison sèche de plus de sept mois et de faibles précipitations (souvent moins de 1m/ans) expliquent que les densités humaines dépassent rarement 10 habitants au kilomètre carré.


    Le Pays des Sakalava

    Comme leur nom le suggère (le « pays des longues vallées » ), les populations Sakalava se sont surtout installées le long des cours d’eau, constituant deux grands royaumes : Le Menabe au XVIè siècle et le Boina à la fin du XVIIè siècles. Leur dynastie la plus illustre, originaire de l’Est, les Maroseraña (« beaucoup de ports »), tira sa puissance du développement de l’élevage, du commerce international et de la traite des esclaves.

    » Les Sakalava menacèrent les royaumes des Hautes Terres jusqu’à ce que l’Imerina réalise son unification politique au début du XIXè siècle. Le nouveau royaume affaiblit progressivement son rival Sakalava en menant une double stratégie de conquêtes et d’alliances.

    » Les Sakalava se dotèrent de solides institutions politiques, dont certaines, tels le fitampoha et le tromba, ont survécu sous d’autres formes et l’histoire a retenu le nom de plusieurs de leurs souverains, tels Andriandahifotsy pour le Menabe, Andriamandisoarivo et Ravahiny pour le Boina.

    Une Région d’Élevage avant tout

    L'Ouest, une région d'élevage des chèvres

    Dans ce pays où les migrants du Sud et des Hautes Terres sont désormais très nombreux, les plateaux restent le domaine de l’élevage bovin et les vallées, beaucoup plus peuplées, celui des cultures traditionnelles (manioc, maïs, patate douce, riz).
    Des aménagements hydroagricoles ont toutefois permis de développer la canne à sucre (Morondava, Namakia), le coton et la riziculture (Marovoay).

    Mahajanga (plus de 100.000 hab.), deuxième port de l’Ile, est devenu une grande ville industrielle, commerciale et universitaire tandis que Morondava (30.000 hab.) connaît une forte expansion et aspire à devenir un grand centre touristique.

    L’Ouest, sur la Route de l’Inde

    « Dans tout l’Ouest malgache, la communauté indienne karana est omniprésente : Majunga, cité indienne ! » (George Kling, Sur les piste de l’île Rouge, 1960)

    Selon Paul Ottino, les affinités de la Grande île avec les Indiens islamisés remonteraient même à la grande dynastie Sakalava des Maroseraña et à « leur recherche d’un monopole absolu des échanges comme une politique concertée liée aux intérêts des marchands nord-indiens du Gujerat et du golfe de Cambaye ».

    (Madagascar, les Comores et le sud-ouest de l’océan Indien, 1974)

    Des Ports en Eaux Profondes

    Comme Morondava, Mahajanga (Majunga), pourtant deuxième port de île, ne peut pas accueillir les cargos à quai. Tous les appontements, construits à grands frais dans les années 1930, n’ont pas résisté à l’alluvionnement du fleuve Betsiboka. Le nécessaire transbordement par péniche limite donc le trafic.