Aller au contenu

Toamasina

    Toamasina (Tamatave) est la deuxième ville de Madagascar et son principal débouché maritime. Des cargos et des porte-conteneurs des quatre coins du monde accostent dans son port et repartent chargés de girofle, de vanille, de chrome et de crevettes.

    Centre économique, administratif et universitaire, la métropole de la côte Est brasse toutes les populations de Grande île. Toamasina a beau se trouver sur la route des cyclones et en porter les stigmates, cette ville cosmopolite séduit néanmoins par son animation.

    Histoire de Toamasina (Tamatave)

    Le petit village de pêcheurs et d’éleveurs installée à la pointe Hastie accueillit, au XVIIè siècle, pirates puis navires de la Compagnie française des Indes orientales.

    Il prit véritablement son essor au début du XIXè siècle en devenant, sous l’égide du roi Jean René, le premier port de ravitaillement des îles Bourbon et Maurice.

    L’enjeu commercial incita Radama Ier à faire de Toamasina la principale fenêtre maritime de son royaume, au détriment de Mahajanga.

    Avenue de l'Indépendance de Toamasina

    A plusieurs reprises, les garnisons merina durent défendre ce port stratégique contre les assauts français et anglais. Finalement, en 1895, une flotte française dirigée par l’animal Bienaimé s’empara du port et de la ville.

    L’administration coloniale fit de « Tamatave » le terminus de la ligne de chemin de fer du Nord-Est et le port d’embarquement des matières premières à destination de la métropole. La ville s’étendit et se modernisa : les vieilles bâtisses en bois, balayées par un terrible cyclone en 1927, firent place à des bâtiments en dur, de style colonial.

    La Raffinerie de pétrole de Toamasina

    Depuis l’indépendance, la cité portuaire a connu de nouveaux aménagements, l’un des plus emblématiques étant l’imposant silo à grains construit au début de la IIè République et dont une société privée s’est dernièrement vu confier une grande partie de la gestion.

    La principale raffinerie de pétrole du pays, qui assure l’approvisionnement de la capitale, en fait aussi un site industriel de première importance. Une partie de ces installations, la voie ferrée et les routes ont été endommagées par le cyclone Geralda, en 1994, et remises en service dès l’année suivante.

    Le Centre-Ville

    La principale artère est l’Araben’ny Fahaleovantena (Avenue de l’Indépendance), qui s’étire d’est en ouest entre le front de mer et la gare des Manguiers.

    Sur cette large avenue plantée de palmiers sont regroupées les grandes administrations, banques et entreprises. L’avenue de l’Indépendance est coupée à angle droit par le Boulevard Joffre, avec ses cafés, magasins, agences de voyages, restaurants et grands hôtels.

    Au Bazar-Be, « grand marché » coloré installé entre le boulevard Joffre et l’avenue des Hovas, se négocient épices, fruits et légumes de saison, tissus et objets artisanaux.

    Des pousse- pousses

    Plus étendu avec sa théorie d’échoppes et de gargotes, et sans doute plus pittoresque, le Bazar-Kely ou « petit marché » bat son plein au nord-ouest de la gare près des quartiers populaires de Tanambao II et de Tanamborozano.

    Quartier du Port

    Le Boulevard Ratsimilaho, qui court sur plusieurs kilomètres de la pointe Tanio aux installations portuaires de la pointe Hastie, au sud-est de la ville, longe de belles plages de sable fin où les requins interdisent toute baignade.

    Ce boulevard maritime, lieu de promenade très prisé, a beaucoup perdu de sa prestance de l’époque coloniale, mais des maisons de caractère se cachent derrière les frangipaniers et les cannas géants de la rue du Commerce et aux abords du port.

    Dans ce quartier, les rues sont animées par le va-et-vient incessant des camions et des chariots élévateurs. Partout, des dockers transportent des caisses. Dans de grands entrepôts, des ouvrières emballent les marchandises destinées à l’exportation et, selon la saison, un parfum de girofle, de café ou de litchi envahit les rues.

    Nosy Alañaña, l’Île aux Prunes

    Cette petite île boisée ceinturée d’une barrière de corail peut faire l’objet d’une excursion d’une journée au départ de Toamasina (une heure de traversée).

    Prévoir masquer et tuba pour explorer ses beaux fonds marins… et une protection contre les moustiques.

    Belasety

    Dans le cimetière municipal de Toamasina repose Farantsa Françoise, médium originaire d’Andapa, qui vécut à Toamasina jusqu’à sa mort en 1958.

    Écoliers, étudiants, hommes d’affaires et politiciens qui souhaitent réussir viennent solliciter son aide et déposent des assiettes sur sa tombe pour la remercier d’avoir exaucé leurs vœux, d’où le sobriquet posthume de la défunte, Belasety, « aux nombreuses assiettes ».

    Musée de l’Université de Toamasina

    Situé sur le Boulevard de la libération, en face du stade municipal, ses collections ethnographiques fournissent une intéressante présentation de la région betsimisaraka.

    Légendes

    L’origine du nom de la principale ville de l’Est est discutée. La version la plus répandue en attribue la paternité à Radama Ier. Le roi merina, qui n’avait jamais vu la mer, porta un peu d’écume à ses lèvres quand il atteignit ces rivages de l’océan Indien, au cours de sa campagne militaire de 1817.

    Se tournant alors vers son état-major, il se serait exclamé : Toa masina! (Comme c’est salé !).


    “Tamatave n’offre rien de bien particulier (….). Par contre, grâce à l’humidité du climat, les jardins et les arbres sont magnifiques. Des fleurs de couleurs éclatantes et de grosses proportions débordent des palissades et coulent en grappes au dessus de nos têtes. Dans ces magnifiques bouquets se joue une multitude de papillons aux tons irisés, rutilant au soleil : c’est un véritables régal des yeux.”

    Louis Tinayre. De Tamatave à Tananarive, Journal des voyages, 1901