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L’identité Malagasy ; nulle part et partout…

L’identité Malagasy ; nulle part et partout…

    Les aloalo de Madagascar

    Réservée d’un monde où tout se globalise, l’identité du Malagasy reste la plus belle des énigmes. Cette île cachée derrière un bonheur dont elle s’en prive est exposée à une origine qui, peu à peu, s’efface…

    Ciel, Terre, Mer…tout un assemblage de monde qui rythme la vie du Malagasy. Une vie liée à l’importance de l’au-delà, la présence vigoureuse de la tradition, le respect du fondement de la pensée strictement malagasy, celui du fihavanana. Mais également gâté par la Mère Nature, un endémisme incontestable sur et sous terre comme sous mer. Bref, toute une culture marquant l’identité des peuples de Madagascar, et une origine enfouie au cœur d’une histoire presque légendaire. Cette diversité exceptionnelle, ces couleurs fabuleuses, une énigme céleste et précieuse. C’est tout un assemblage de monde qui laisse son empreinte sur l’identité du Malagasy.

    En effet, le fait d’évoquer ces fondements ressert encore son identité, mais cela risque fort de ne plus s’installer dans son quotidien. Un Malagasy, dorénavant rime avec disparition à petit feu. Disparition de sa richesse, disparition de son identité, disparition…de son âme, de sa vie, d’où, tout ce qui le fait. Et pourtant tout cela constitue le moteur même de son identité, c’est l’âme de son existence.

    Malheureusement et constamment escorté par la pauvreté qui ne cesse d’accroître et fini par faire saluée les bailleurs et les organisations financières, Madagascar n’est pas à l’abri de tout quiétude et fini par faire naître aux habitants le désir de fuir à la réalité en les laissant plonger dans une totale désillusion. Un sentiment presque commun, mais qui s’efface quelque fois subtilement et provisoirement lors d’un évènement marquant. Le problème réside dans le raisonnement de la partie majoritaire des Malagasy, le fait de croire que son pays ne connaîtra jamais l’air nouveau du développement et que le sort en a voulu ainsi. C’est un sentiment de désespoir et quelque fois même ironique que le peuple a appris à cultiver et à ancré tout au fond de leur pensée, sans pour autant faire le nécessaire pour se battre et prendre un autre parcours. Cela est en partie dû à plusieurs évènements communs qui ont forgé le présent et le future même des Malagasy.

    Le rêve malagasy prend une grande place dans son quotidien et fini par lui ôté le désir de conquérir son pays, sa terre.

    Un Dadabe avec sa canne
    Photo 
    Christophe Leroy

    La faiblesse de Madagascar réside dans sa pauvreté économique, mais cela n’est aucunement le cas pour son environnement. Considéré par certain comme l’Eden, Madagascar donne naissance à plusieurs merveilles terrestres et maritimes, mais là encore, malheureusement, la majorité du peuple cherche loin et ne voit pas ce qui se trouve sous son nez, d’où la dégradation de la pensée Malagasy. Il a soif de richesse et de développement et ne sait même pas s’en prendre avec sa propriété, « Mangetaheta ambony lakana » comme dit le parler. Le sentiment de mépris face aux étrangers concernant l’exploitation de ces richesses peut servir également de recule aux malagasy car, la majeur partie de la population croie que le secteur est déjà occupé et reste surtout un marché conquis par les étrangers. Cela ne relève aucunement de révolte mais seulement un ressentiment.

    Terrain Minier

    Ce ressentiment qu’exprime quelque malagasy à l’égard des sociétés minières étrangères et surtout pour la communauté occidentale expatriée est certainement compréhensible. Ils affichent des millions de dollars comme objectif pour l’exploitation des terres alors que le salaire minimum des ressources n’atteint même pas 30 dollars. Malgré la monopolisation de ces investisseurs dans le secteur, cela ne doit pas faire reculer les Malagasy mais au contraire les faire naître le sentiment de jalousie pour sa terre.

    Le peuple manque de parole et se manifeste juste par la pensée. Le malagasy de demain devra oser dire tout haut ce qui doit se dire, ce qui est bien pour lui. Ainsi, peut être que la liberté sera accordée à ce peuple qui a beaucoup plus à donner et qui reste encore à découvrir. Mais ce qui caractérise le peuple Malagasy d’aujourd’hui est ce sentiment de vouloir vivre dans un monde meilleur, sous un point de vu plus réaliste, le peuple a soif de respirer hors de son territoire natale pour s’installer ailleurs, plus précisément dans un de ces pays riches de l’occident. Si cette envie sera encore ancré dans la pensé des gens alors la totale cohésion avec la mondialisation restera également un chemin inexploré pour Madagascar. Entrer dans le monde nécessite une authenticité incontestable et non pas être victime des influences d’ailleurs pour en perdre ensuite l’identité originelle. Ce qui fait de Madagascar l’île tant convoitée par tous doit être préservé, c’est-à-dire faire de sa tradition, de sa culture un moyen pour atteindre le développement. Et ne pas se figer et se laisser prendre dans le filer des tendances venu d’ailleurs mais conduire ce qui reste de l’identité Malagasy vers un AVENIR.

    La grande île, qui a su se cacher durant longtemps derrière le fait de se taire et de se satisfaire du peu que lui donne la vie et à oublier de se battre pour son bien et ses biens, ce peuple qui ne cherche plus grand chose et qui pourrai au contraire devenir l’étoile du continent Africain et de son voisinage doit se réveiller et vaincre tous tabous pouvant nourrir ce recule, cette dispersion populaire par les différences ethniques, claniques ou autres.

    Le Malagasy d’aujourd’hui ne devra pas chercher loin, tout commence par le sentiment de vouloir devenir quelqu’un, cela doit se faire communément et ainsi accomplir l’acte escompté, car la terre lui en a déjà donné, il reste donc à s’unifier pour l’exploité.