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Les Hautes Terres


Quand Andriamasinavalona partagea son royaume vers 1710, Ambohimanga, la « colline bleue » devint la capitale d’un de ses quatre fils.

La principauté échut au futur Andrianampoinimerina en 1787, et c’est sur cette colline qu’il conçut le projet d’unifier un pays « dont les seules limites seraient la mer ». Le grand roi fit de fréquents séjours à Ambohimanga même après avoir transféré sa capitale à Antananarivo, et c’est là qu’il voulut être inhumé, tout comme Ranavalona Ière et Ranavalona II qui aimaient venir se reposer sous les ombrages de cette belle cité.

Ambohimanga devint ainsi la première colline sacrée de l’Imerina et elle resta une « cité interdite » jusqu’en 1897, année où l’administration coloniale transféra les dépouilles royales à Antananarivo pour casser la résistance morale liée à ces symboles.

Les Sept Portes d’Ambohimanga

L’enceinte du village était percée de sept portes. A l’est s’ouvre la porte principale, et la mieux conservée, dite Ambatomitsangana (pierre levée), elle est coiffée d’un poste de guet et flanquée d’un énorme disque de pierre (40,50 m de diamètre, 30 cm d’épaisseur, environ 12 tonnes). II fallait les efforts conjugués de vingt soldats pour le faire rouler matin et soir. Des disques similaires barraient jadis l’accès de tous les villages fortifiés des Hautes Terres.

L’Enceinte du Rova

Le haut mur qui protège le Rova fut érigé en 1847 à la demande de Ranavalona Ière. Selon une vieille technique de construction, les pierres sont jointes à l’aide d’un mélange de chaux et blancs d’œufs.

Ranavalona Manjaka « Ranavalona souveraine »

C’est le sens des initiales « RM » gravées dans le bronze du canon qui garde le chemin de ronde du Fidasiana.

Mahandrihono « Celui qui sait attendre »

Comme le signal une plaque de marbre blanc, cette modeste case fut celle d’ Andrianampoinimerina. Les murs, montés sur un soubassement en maçonnerie, sont en palissandre, comme le pilier central, haut de 10 m, qui supporte le toit. Détail : un disque de pierre marque le seuil, à gauche.

La case abrite des objets personnels du roi – armes, porteries, conques tambour, talismans – et le vaste lit dans lequel il recevait tour à tour ses douze épouses.

Nanjaka

L’ancien Rova qui coiffait la colline fut détruit par l’explosion de barils de poudre le jour de l’enterrement de Ranavalona Ière.

Lieux Publics

Les rois publiaient leurs édits et rendaient la justice sur la petite place d’Ambarangotina, au bas de la rue qui grimpe vers le Rova. L’esplanade du Fidasiana, un peu plus haut, au pied du Rova accueille tous les grands rassemblements et festins.

Les Deux Pavillons de Ranavalona II

Ces deux édifices en palissandre reliés par un balcon à balustre datent de 1871.

Le premier abrite une salle d’audience et un grand salon au rez-de chaussée, et la chambre de la reine à l’étage. Au mobilier d’époque s’ajoutent de riches présents de souverains étrangers.

La chambre de reine est un lieu sacré, propice à l’accomplissement des vœux, et maints visiteurs laissent dans les meubles des prières destinées aux mânes de la souveraine.

Le second papillon, où la reine réunissait le Conseil des ministres, doit son nom de Trano Fitaratra « maison de verre » aux baies du premier étage. Les vitres furent importées d’Europe par l’Anglais Parrett en 1862.

Omby Sikily

Andrianampoinimerina avait choisi le Zébu comme animal emblématique. Tous les bœufs royaux avaient l’oreille droite incisée et leur pelage devait être roux, conformément au prescriptions des devins du rois. Attenter à la vie d’un bœuf royal, c’était attenter à l’Etat.

Amparihy

Sur les hauteurs du Rova, deux bassins sacrés creusés dans la roche servaient l’un de baignoire à Andrianampoinimerina, l’autre de piscine à Ranavalona Ière. L’eau était puisée au lac sacré d’Amparihy au nord du village et renouvelée quotidiennement.