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Les Hautes Terres

Pourquoi « HAUTES TERRES » plutôt que « HAUTS PLATEAUX »

L’avis des géographes est déterminant. Ainsi selon René Battistini et Jean-Michel Hoerner, ” un autre type de paysage est celui de montagnes ou de hautes collines de la partie centrale et du Nord “. On parle parfois de Plateau central malgache : il faut aussitôt ajouter que, le plus souvent, l’expression ne convient que pour caractériser les lignes les plus générales du paysage.

Ce qui est le plus remarquable, c’est la présence en certaines parties de la région centrale, de plaines extrêmement plates et marécageuse, où l’eau stagne, qui sont entourées et parsemées de nombreux pitons.

L’expression de « Haut Plateaux » est aussi abusive que celle de « plateau centrale » jadis utilisée pour désigner le Massif central français. En outre, du temps de l’administration française, l’opposition entre « gens des Hauts Plateaux » et « côtiers » prenait en sens péjoratif pour ces derniers.

Avec leurs molles collines et leurs vieux massifs aux reliefs parfois vigoureux, leurs cuvettes et leurs larges plaines, les Hautes Terres malgaches ne sont pas sans rappeler le Massif central français.

Mais la rareté des forêts, l’immensité des savanes souvent steppiques et l’omniprésence des rizières, surtout dans le Sud, font toute l’originalité de leurs paysages. Les plissements et les failles du socle primaire cristallin, ses barres, crêtes, plis synclinaux perchés et inselbergs (îlots de roches dures) généralement granitiques, un intense volcanisme et une vive érosion ont donné à cette région ses caractères physique.

Le réseau hydrographique, décisif pour l’installation des hommes, est tantôt lié à des failles – tel le lac Alaotra, tantôt déterminé par relief volcanique – comme le lac Itasy, ou encore issu d’un processus plus complexe – tel le Betsimitatatra (plaine d’Antananarivo) où coule l’Ikopa. Hors des dépressions et des cuvettes, les sols sont pauvres et ferrallitiques, souvent échancrés par des lavaka.

La ville d'Antananarivo

A la responsabilité des hommes, qui multiplient les feux de brousse pour régénérer les pâturages, s’ajoute l’effet de la répartition des pluies. Ainsi à une longue saison sèche, parfois très fraîche, succède une saison chaude marquée par des précipitations souvent aussi abondantes que violentes sous l’effet des cyclones.

L’Imerina à la conquête de l’île

En Imerina, les villages entourés de douves, les collines et escarpements fortifiés et les parcs à zébus aux hauts murs de terre sont l’œuvre séculaire d’une civilisation qui sut conjuguer agriculture et stratégie militaire. En déclarant « Ny riaka no valamparihiko » (la mer est la limite de ma rizière), le grand roi Andrianampoimerina exprima à la fin du XVIIIè siècle, une volonté hégémonique et souligna l’importance économique de la riziculture. A la mort de Radama II, en 1863, après avoir conquis une grande partie de l’île, l’Etat Merina se dota d’un nouveau système politique : une monarchie constitutionnelle symbolisée par le mariage du Premier ministre et de trois reines successives.

Les grands travaux hydrauliques, la structure communale des fokonolona, la conversion de la monarchie au christianisme et la promulgation du Code des 101 articles et celui des 305 articles traduisaient la volonté de développer un État moderne dans le contexte difficile de la rivalité franco-anglaise.

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De nos jours, l’Imerina apparaît comme la région la plus dynamique du pays. Les campagnes sont souvent densément peuplées (de 50 à 100 habitants au kilomètre carré dans l’axe central) et bien mises en valeur, notamment grâce à une riziculture diversifiée. Toutefois hormis la capitale, Antananarivo (Tananarive), et Antsirabe, foyer industriel, les villes ne sont que de très gros bourgs, centre à vocation agricole et commerçante.

Le Betsileo

Il apparaît comme le prolongement de l’Imerina, mais avec une histoire moins féconde et des villes moins dynamiques, un peuplement aussi dense, quoique surtout confiné dans les étroits bassins centraux, et une spectaculaire riziculture en terrasses. Le paysan Betsileo est le riziculteur malgache par excellence. Sans doute le doit-il à Andrianonindranarivo, roi du Lalangina, qui développa l’agriculture irriguée. Hormis Ambositra, capitale de l’artisanat du bois, Ambohimahasoa et Ambalavao, l’un des tout premiers foirails de l’île, Fianarantsoa est la seule grande ville Betsileo. Édifiée autour de son palais-citadelle, comparable à celui d’Antananarivo, elle est surtout un centre commerçant, accessoirement industriel, universitaire et touristique.

Les Migrants Betsileo

Alors que les migrants Merina sont surtout des fonctionnaires et des commerçants, les Betsileo, présents dans toute l’île, sont avant tout cultivateurs – même s’ils ne négligent pas le petit commerce. Leur épargne les conduit fréquemment à investir dans l’immobilier « au pays ». Ainsi, si des localités comme Fandriana, près d’Ambositra, ont des allures de villes mortes, c’est que nombre de leurs résidences appartiennent à des migrants et qu’elles sont inoccupées.

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