Il est difficile de dater l’avènement d’une architecture contemporaine à Madagascar car, en même temps que les architectures traditionnelle et coloniale se perpétuaient, le pays s’est doté de bâtiments rivalisant d’audace et de modernité.
Deux écoles ont cohabité : l’une a adopté un parti architectural contemporain et universel, l’autre, tout en se voulant d’actualité, a essayé de trouver une note de « malgachitude » dans son évolution.
Ces deux pratiques perdurent et contribuent chacune à une nouvelle expression.
La tendance actuelle est de trouver un langage qui transcrirait l’originalité de l’architecture locale et de son évolution pour forger un authentique art de bâtir malgache.
Maison d’Antananarivo
Sachant tirer parti de la déclivité du terrain et de son exiguïté, l’architecte s’est efforcé de respecter les canons de l’architecture traditionnelle tout en répondant aux critères actuels de confort et sécurité.
Le Palais d’Etat d’Iavoloha, à Antananarivo
Ses toitures à pentes et ses arcades évoquent le Palais de Reine.
L’Ancien Consulat de France à Ambohidahy, Antananarivo
Il s’agit là d’une transposition à grande échelle de la maison traditionnelle des Hautes Terres. Le concepteur a choisi d’asseoir cette imposante masse sur un soubassement en moellons.
Des balcons et des lucarnes s’étagent dans la haute toiture. Pour mieux respecter les proportions, les rives en bois des pignons ont été remplacés par des voiles de bétons. Les murs latéraux sont percés de nombreuses ouvertures.
Le Fivondronana ou Préfecture d’Antananarivo à Tsimbazaza
La toiture de ce bâtiment reproduit l’interpénétration des hauts toits de chaume des anciennes maisons nobles merina.
Les façades sont en briques rejointoyées. Des pots d’argile cuite servent de coffrages perdus aux colonnes qui soutiennent les avant-toits des entrées. Les pignons sont enduits de rouge « missionnaire », couleur des édifices où logent les congrégations religieuses dans les villes des Hautes Terres.