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Le Betsileo

Présentation: Le Betsileo

Présentation: Le Betsileo

    Paysage betsileo

    Le Betsileo déploie ses paysages contrastés au sud de l’Imerina. Son relief vigoureux et compartimenté, tantôt boisé tantôt dénudé et troué de lavaka culmine au Pic Boby (2.658 m), dans le massif de l’Andringitra.

    Comme en Imerina, des vestiges de villages fortifiés s’accrochent au sommet de pitons rocheux. Des rizières, patiemment aménagées au fil des siècles selon des techniques importés d’Asie, tapissent le fond des vallées et s’étagent à flanc de colline sur des dénivellations de près de 300 m.

    Venus de la côte est, les Betsileo («Nombreux invincibles») auraient assimilé les Vazimba avant de former quatre royaumes. L’ Arindrano au sud, le Lalangina au centre, l’Isandra à l’ouest et le Manandriana au nord.

    Le Rova d'Ambositra Taloha

    Vers 1750, sous le règne d’Andriampanalina Ier, l’Isandra affirma sa supériorité économique sur les trois autres royaumes, mais sans parvenir à réaliser une unité politique durable du Betsileo. Affaibli par ses divisions internes, le pays passa sous la tutelle Merina à la fin du XVIIIe siècle. De nos jours, c’est un important foyer agricole (riz, thé et vignoble).

    Ville hauteAMBOSITRA (PK 258 de la RN 7 – 90 km au sud d’Antsirabe)

    Ambositra s’élève à 1.345 m sur une hauteur jadis boisée et abondamment fleurie. La localité doit son nom («là où il y a beaucoup de zébus castrés») à l’importance de son cheptel bovin au XVIIe et XVIIIe siècles. La région jouit de ressources variées. A l’élevage et à l’agriculture (riz, maïs, manioc, canne à sucre) s’ajoutent d’importantes ressources minières : cuivre, or, fer, plomb, nickel, amiante et pierre à chaux.

    Ambositra-Taloha

    Ambositra opposa une farouche résistance à l’armée du prince Rakoto, futur Radama II. Au terme d’un assaut qui coûta la vie au roi Betsileo Mpanalina, les troupes merina réduisirent les maisons en cendres et leurs habitants en esclavage.

    De ce premier village, Ambositra-Taloha, à 3 Km au sud-ouest de la ville actuelle, subsistent les fossés protecteurs, l’étroite porte naturelle formée de gros rochers, la grand–place et le tombeau des anciens rois.

    Le Musée Régional Tompon’Anarana («celui qui porte bien son nom»)

    Une maison royale Betsileo fidèlement reconstituée avec son parc à bœufs, expose une collection d’objets anciens et de minéraux.

    Vinany

    Après avoir annexé la région, les Merina installèrent une garnison à proximité des ruines d’Ambositra, au lieu-dit Vinany (« confluent »). Depuis le XIXe siècle, Vinany a accueilli l’administration merina, puis coloniale, et les pouvoirs publics actuels. Dans ce quartier résidentiel, on peut voir deux pierres levées très différentes dans leur ornementation : l’une est dédiée au grands souverains d’Ambositra, les Mpanalina, l’autre commémore la proclamation de l’indépendance nationale, le 26 juin 1960.

    Ambositra, Capitale de l’Art du bois

    Un sculpteur dans son atelier à Ambositra

    Ambositra est réputée pour son artisanat. Rabanes (nappes, tapis, colliers, sacs…) aux motifs géométriques vivement colorés, vanneries (nattes, corbeilles, paniers, chapeaux…) et, surtout, ébénisterie et marqueterie.

    De nombreux ateliers et magasins exposent de vrais trésors, fruits d’une tradition ancestrale : coffres à bijoux en bois précieux (ébène, palissandre, acajou, bois de rose) et autres objets marquetés, vaisselle, bibelots, pots à miel ciselés de motifs géométriques, végétaux et animaliers.

    Nombre de ces objets sont l’œuvre des sculpteurs zafimaniry qui œuvrent dans leur village, en forêt.

    Les environs d’Ambositra

    Le Mont Antety (1863 m)

    A l’ouest d’Ambositra, offre un beau panorama sur la plaine et ses cultures. La route d’Andina (17 km au sud–ouest) ménage des vues à couper le souffle sur les rizières en terrasses qui s’étagent à perte de vue entre pinèdes et rochers déchiquetés.

    Un village Zafimaniry

    Villages Zafimaniry

    C’est en visitant les villages zafimaniry que l’on pourra pleinement apprécier le talent de ces sculpteurs sur bois. Les « descendants de ceux qui désirent » vivent dans la forêt tanala, à l’est d’Ambositra, s’efforçant de préserver leurs traditions.

    Leurs maisons, tout en bois et matières végétales, sont en elles-mêmes de véritables œuvres d’art avec leurs volets et leurs murs sculptés de motifs géométriques.

    Les villages les plus accessibles – et donc les plus touristiques sont Antoetra (à 28 km de piste d’Ivato) et Ambohimitombo (à 32 km d’Imerina–Imady). De là, des sentes forestières permettent de rallier à pied d’autres communautés comme Ifasina (4 km d’Antoetra), Ankidodo (8 km), Faliarivo (22 km). Outre un bon équipement de randonnée, ce périple requiert la présence d’un guide (se renseigner auprès des hôteliers, des artisans ou des autorités d’Ambositra).

    Monuments Commémoratifs

    Vente de tabac à Ambositra

    En pays betsileo, et plus particulièrement dans la région d’Ambositra, coexistent trois types de monuments commémoratifs : les vatolahy (pierres levées, de taille variable, présentes sur toutes les hautes terres, les teza et les tatao. Les teza sont des poteaux funéraires en bois dur, de section carré ou rectangulaire (30 à 40 cm de côté), hauts de 1,50 à 4 m, généralement sculptés sur leurs quatre faces de motifs géométriques.

    Les tatao sont des armas coniques de pierres sèches de 30 à 50 cm de haut. Ces monuments sont, pour la plupart, dressés à proximité des tombeaux et dédiés à la mémoire d’un parent dont le corps n’a pas encore été transféré dans le tombeau familial.

    Ils sont aussi érigés en honneur des personnages et faits marquants de l’histoire familiale ou régionale. Selon la tradition, tout voyageur qui rencontre un tatao sur sa route est tenu d’ajouter une pierre à l‘édifice. Cet hommage aux ancêtres est censé porter bonheur.

    La Belle Bedia

    Sur les conseils du devin-astrologue Itsivalaka, Andriampanalina 1er, souverain de I’Isandra, décida de faire un sacrifice humain pour affermir son trône et assurer le succès de ses conquêtes. Il fallait, selon Itsivalaka, choisir une femme et l’enterrer vivante. La nouvelle, dit–on jeta la population dans l’effroi jusqu’à ce que la belle Bedia se proposât en victime pour le bien d’Andriampanalina et celui de son royaume. Elle fut inhumée dans ses plus beaux atours à Mahazoarivo, la capitale. Le palais royal et ses dépendances ont disparu. Seule la tombe de la belle Bedia évoque les riches heures de l’Isandra.

    « On n’achève pas avec du raphia un ouvrage entamé avec de la soie. »
    Proverbe malgache