Le culte des ancêtres
Que Zanahary et les ancêtres vous bénissent
C’est une formule de politesse courante à Madagascar, Zanahary ou Andriamanitra, le « seigneur parfumé » est le dieu unique du culte des ancêtres. Il est l’origine de toute chose et de chaque être qui peuple l’Univers. Transcendant, il est l’équilibre ultime entre toutes les lignes de force du cosmos qui pèsent sur le destin de chaque être vivant. Il n’est pas représenté, mais son nom est invoqué en premier dans les cérémonies. Les prières les plus circonstanciées sont celles que l’on adresse aux ancêtres, médiateurs entre les vivants et Zanahary, et garant et l’ordre et du bonheur terrestres.
La terre des ancêtres
Les ancêtres sont les « maîtres » de la terre sous laquelle ils reposent : autour de leur sépulture s’entend le tanindrazana, ou « terre des ancêtres » terme qui désigne une localité, une région et, au sens large, le territoire d’origine de chaque peuple. Les Malgaches sont très attachés à cette notion. Le tanindrazana (cette fois, au sens moderne de « patrie » figure dans la devise de la République malgache.
Tout rituel suppose une organisation particulière de l’espace, opposant d’abord l’Est et l’Ouest (levant/couchant, pur/impur, sacré/profane), le Nord et le Sud, de même (aîné/cadet, roi/peuple, roturier).
Le zébu, telle l’aiguille aimantée d’une boussole, « oriente » l’espace rituel par la position de sa tête et de son corps.
La terre des ancêtres
Rituel du sacrifice
Rituel du sacrifice
Il commence avec la prière d’invocation de Zanahary, de la terre et des ancêtres devant le zébu vivant dont on frappe la croupe avec le couteau à sacrifice, après l’avoir aspergé d’eau lustrale. Le mufle de l’animal doit être orienté vers le nord-est, près d’un tas de braises sur lequel se consument des poils de sa queue, de sa bosse et de son museau : l’âcre fumée noire qui s’en dégage doit attirer les ancêtres.
Après avoir égorgé l’animal, on fait cuire les six morceaux (le foie, notamment) destinés à Zanahary et aux ancêtres. Le chef de famille fait alors la prière du « cuit », émaillée de demandes particulières.
Partage de la viande
La viande de zébu est découpée selon des règles strictes qui varient selon les types de cérémonies les six morceaux du sacrifice sont destinés aux bénéficiaires du rite : les morceaux les plus valorisés (tête, bosse, croupe) reviennent aux aînés du lignage ; les parties gauches, certains abats et les parties basse sont servis aux femmes, aux cadets, aux enfants, et aux étrangers.
Symbolique du sang
Le sang du sacrifice exalte la vie, la communication avec les ancêtres, la purification quand il est versé sur le sol, le respect des « grands » quand jaillissent les premières gouttes, l’alliance quand un doigt l’appose sur un front, du service des ancêtres et la pérennité de la parenté, enfin, quand la trachée-artère du bœuf est enfilée sur le poteau culturel hazomanga.
Symbolique du sang