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Histoire

Madagascar sur la route des Indes

Madagascar sur la route des Indes

    Abordé en 1500 par des navigateurs portugais, Madagascar devient une escale sur la route des indes orientales, avant d’exciter les convoitises européennes au XVIIè siècle.

    « Toutes les Compagnies qui se sont formées jusqu’à présent pour les établissements de colonies en pays nouvellement découverts et parmi les nations barbares, sans religion et sans loi, ont été fondées sur l’espérance du profit et du gain, quoique l’on en ait coloré les desseins du beau prétexte de religion, du zèle de charité envers les pauvres peuples qui y habitent et de la propagation de la Foi », écrit Flacourt en 1658. Si des comptoirs s’ouvrent sur les côtes, les tentatives de colonisation échoueront toutes.

    Les explorateurs portugais

    Diago Dias appelle Sâo Lorenzo (Saint-Laurent) la grande île qu’il aborde par hasard, le 10 août 1500, alors qu’il fuit une tempête. Chargé par le roi Manoel Ier d’inventorier les ressources de la Grande Île, en 1508, Lopes de Sequeira constate que la côte orientale est dépourvue des épices tant recherchées. Les Portugais utilisent Madagascar comme escale d’avitaillement sur la route des Indes, relâchant dans les baies de Saint-Augustin (Sud-Ouest),  Manafiafy (Sud-Est), Antongil (Nord-Est) et sur la côte nord-ouest. Ils se désintéresseront de la Grande île au début du XVIIè siècle.

    Les tentatives d’installation hollandaises et anglaises

    Les Hollandais profitent du départ des Portugais pour tenter d’inclure Madagascar dans le circuit triangulaire “Le cap – Maurice – Batavia”.

    Ils fréquentent surtout la côte est et la baie de Saint-Augustin en quête des denrées et des esclaves indispensables à la colonisation de l’île Maurice, qu’ils occupent depuis 1638. L’abandon de cette dernière en 1710 mettra fin à ce trafic commercial.

    Les Anglais tentent, eux aussi, d’installer des colonies dans la baie de Saint-Augustin, en 1644, et à Nosy  Be en 1650 – deux tentatives ruinées en moins d’un an, les colons ayant été massacrés par les autochtones.

    L’établissement des Français

    En 1642, Jacques Pronis débarque dans la baie de Manafiafy. Voyant les fièvres emporter ses hommes, il décide de transférer la colonie à la pointe Taolañaro, où le fort Dauphin est érigé en 1643.

    Le lent déclin des installations françaises

    En 1648, Etienne de Flacourt remplace Pronis à la tête de l’établissement.

    Arrivé en compagnie de deux lazaristes, il repartira en 1655, après avoir conçu un plan d’occupation de Madagascar mais sans avoir pu mener à bien sa mission commerciale. Fort-Dauphin périclite peu  à peu et, en 1674, les derniers colons gagnent l’île Bourbon ( la Réunion ). Voulant faire de Madagascar une base de ravitaillement de leurs colonies Mascareignes ( la Réunion , Maurice et Rodrigue ), les Français tentent de se rétablir en 1768-1771 à Fort-Dauphin  avec Moclave , puis en 1774-1786 dans la baie d’Antongil avec Benyowsky mais sans succès.

    Le legs de Flacourt

    Si le séjour des Français est un fiasco commercial, il en restera quelques ouvrages fondamentaux dont l’Histoire de la Grande Île Madagascar, le Dictionnaire et le Catéchisme, tous trois signés de Flacourt. L’auteur consacre de belles pages illustrées à l’histoire et aux coutumes malgaches. Il dresse aussi quelques plans et constitue un herbier, conservé en partie au Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

    Fort Dauphin